Selon une étude de l'Université de Colombie-Britannique publiée cette semaine dans "Evolution", la paruline à croupion jaune, petit passereau de la famille des Parulidae, pourrait bien avoir acquis des gènes issus d'oiseaux migrateurs afin de parcourir de plus grandes distances.
Alors que la plupart des oiseaux sont migrateurs ou sédentaires, la Paruline dont la distribution va du nord-ouest de l'Amérique du Nord jusqu'au Mexique, présente des comportements différents selon la région. Les populations du nord se reproduisent et migrent vers le sud pour l'hiver, alors que les populations du sud ont tendance à rester sur place toute l'année.
Les biologistes de l'évolution ont longtemps été intrigués par le fait que la paruline partage le même ADN mitochondrial (ADNmt) qu'une espèce proche de fauvette, la fauvette myrte, qui migre chaque année vers le sud des USA, l'Amérique Centrale et les Caraïbes. "Les mitochondries sont transmises exclusivement par les mères vers leur descendance", explique David Toews, un étudiant en thèse au Département de Zoologie de l'UBC. "C'est un marqueur extrêmement utile pour distinguer les espèces entre elles. Aussi, trouver deux espèces d'oiseaux qui partagent le même ADNmt est très intriguant, et nous avons cherché à savoir pourquoi !"
L'analyse des données génétiques, des isotopes stables dans les plumes, ainsi que la mesure de la consommation d'oxygène des mitochondries dans les muscles impliqués dans le vol, ont permis à l'équipe de chercheurs d'identifier précisément l'endroit où les gènes de l'"envie de voyager" se sont transférés des populations ancestrales de fauvette myrtes vers celles des parulines. Cet endroit, proche de la limite entre les états de l'Utah et de l'Arizona, se trouve être également la zone de transition où l'on observe un changement dans le comportement migratoire des parulines. "En raison de leur rôle de premier plan dans la reconstruction de relations évolutives entre espèces, on oublie souvent que les mitochondries ont un rôle fondamental comme générateur d'énergie dans les cellules", dit Toews. "Nos résultats suggèrent qu'au cours des générations, la Paruline, anciennement sédentaire, peut avoir capté les mitochondries de la fauvette myrte migratrice conférant à la première une meilleure efficacité énergétique qu'elle a pu mettre au service de ses propres migrations."
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